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Claude Gellée (Le Lorrain) (Chamagne, 1604 - Rome, 1682) Claude Gellée, surnommé Le Lorrain, ne fut ni un grand homme, ni un esprit noble comme Poussin. Toutefois, on ne peut nier son génie et il fut, à l'instar de Poussin, un inventeur profondément original dans les limites imposées par l'idéal classique. Il passa aussi presque toute sa vie à Rome bien que son art ne fût pas spécifiquement italien, mais bien français. En effet, plus de deux siècles plus tard, tous ceux qui, en France, ressentirent le désir de décrire les beautés de la nature, s'inspirèrent du Lorrain et de ses ?uvres, qu'il s'agisse de Joseph Vernet au XVIIIe siècle ou de Corot au XIXe. En dehors de France, ce fut la même chose : d'ailleurs, Le Lorrain ne fut nulle part plus admiré qu'en Angleterre. Il reste une part de mystère dans la vocation de cet humble paysan presque illettré. En effet, ses connaissances en français et en italien étaient rudimentaires, et il utilisait, pour faire ses annotations au bas de ses dessins, un étrange sabir franco-italien. Ce mystère est en quelque sorte emblématique de la devise «le mystère dans la lumière », qui allait marquer ses tableaux. Qu'est-ce qui l'attira à Rome et l'y retint ? N'aurait-il pas pu produire ses chefs-d'?uvre à Nancy, Paris ou ailleurs ? Quoiqu'il en soit, c'est dans ses paysages qu'il réunit beauté, poésie et authenticité. Il réalisa parfois des dessins d'après nature tellement exceptionnels que plusieurs d'entre eux ont été attribués à Poussin. Mais c'est dans ses peintures que l'imagination prédomine, et l'on peut même dire qu'elle s'imposa de plus en plus, tandis que Le Lorrain prenait toute la mesure de son génie. Sans recourir à la raison, sans rien perdre de sa poésie instinctive, il comprit en écoutant Poussin et en le regardant faire, qu'une forme d'académisme aurait pu être un atout pour ses propres visions et rêveries.
Klappentext
Claude Gellée (Le Lorrain)
(Chamagne, 1604 - Rome, 1682)
Claude Gellée, surnommé Le Lorrain, ne fut ni un grand homme, ni un esprit noble comme Poussin. Toutefois, on ne peut nier son génie et il fut, à l'instar de Poussin, un inventeur profondément original dans les limites imposées par l'idéal classique. Il passa aussi presque toute sa vie à Rome bien que son art ne fût pas spécifiquement italien, mais bien français. En effet, plus de deux siècles plus tard, tous ceux qui, en France, ressentirent le désir de décrire les beautés de la nature, s'inspirèrent du Lorrain et de ses oeuvres, qu'il s'agisse de Joseph Vernet au XVIIIe siècle ou de Corot au XIXe. En dehors de France, ce fut la même chose : d'ailleurs, Le Lorrain ne fut nulle part plus admiré qu'en Angleterre.
Il reste une part de mystère dans la vocation de cet humble paysan presque illettré. En effet, ses connaissances en français et en italien étaient rudimentaires, et il utilisait, pour faire ses annotations au bas de ses dessins, un étrange sabir franco-italien. Ce mystère est en quelque sorte emblématique de la devise «le mystère dans la lumière », qui allait marquer ses tableaux. Qu'est-ce qui l'attira à Rome et l'y retint ? N'aurait-il pas pu produire ses chefs-d'oeuvre à Nancy, Paris ou ailleurs ? Quoiqu'il en soit, c'est dans ses paysages qu'il réunit beauté, poésie et authenticité. Il réalisa parfois des dessins d'après nature tellement exceptionnels que plusieurs d'entre eux ont été attribués à Poussin. Mais c'est dans ses peintures que l'imagination prédomine, et l'on peut même dire qu'elle s'imposa de plus en plus, tandis que Le Lorrain prenait toute la mesure de son génie. Sans recourir à la raison, sans rien perdre de sa poésie instinctive, il comprit en écoutant Poussin et en le regardant faire, qu'une forme d'académisme aurait pu être un atout pour ses propres visions et rêveries.
Zusammenfassung
Claude Gellee (Le Lorrain)(Chamagne, 1604 - Rome, 1682)Claude Gelle, surnomm Le Lorrain, ne fut ni un grand homme, ni un esprit noble comme Poussin. Toutefois, on ne peut nier son gnie et il fut, l'instar de Poussin, un inventeur profondment original dans les limites imposes par l'idal classique. Il passa aussi presque toute sa vie Rome bien que son art ne ft pas spcifiquement italien, mais bien franais. En effet, plus de deux sicles plus tard, tous ceux qui, en France, ressentirent le dsir de dcrire les beauts de la nature, s'inspirrent du Lorrain et de ses A uvres, qu'il s'agisse de Joseph Vernet au XVIIIe sicle ou de Corot au XIXe. En dehors de France, ce fut la mme chose : d'ailleurs, Le Lorrain ne fut nulle part plus admir qu'en Angleterre. Il reste une part de mystre dans la vocation de cet humble paysan presque illettr. En effet, ses connaissances en franais et en italien taient rudimentaires, et il utilisait, pour faire ses annotations au bas de ses dessins, un trange sabir franco-italien. Ce mystre est en quelque sorte emblmatique de la devise le mystre dans la lumire qui allait marquer ses tableaux. Qu'est-ce qui l'attira Rome et l'y retint ? N'aurait-il pas pu produire ses chefs-d'A uvre Nancy, Paris ou ailleurs ? Quoiqu'il en soit, c'est dans ses paysages qu'il runit beaut, posie et authenticit. Il ralisa parfois des dessins d'aprs nature tellement exceptionnels que plusieurs d'entre eux ont t attribus Poussin. Mais c'est dans ses peintures que l'imagination prdomine, et l'on peut mme dire qu'elle s'imposa de plus en plus, tandis que Le Lorrain prenait toute la mesure de son gnie. Sans recourir la raison, sans rien perdre de sa posie instinctive, il comprit en coutant Poussin et en le regardant faire, qu'une forme d'acadmisme aurait pu tre un atout pour ses propres visions et rveries.