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Essai Scientifique de l'année 2016 dans le domaine Histoire de l'Europe - L'après-guerre en Europe, note: 18,5, Université de Fribourg - Universität Freiburg (Schweiz) (Faculté des Lettres, Chaire d'Histoire contemporaine), cours: Analyse documentaire, langue: français, résumé: Le 3 novembre 1965, Hedwig Meier, interpellée par le soutien du conseiller fédéral Friedrich Traugott Wahlen au suffrage féminin, s'empare de sa plume pour lui exprimer un désaveu dont la fermeté n'a d'égale que la courtoisie. Si les suffragettes tentent alors laborieusement de moderniser le statut juridique des femmes dans le pays, les opposantes au droit de vote, de leur côté, défendent avec un zèle grandissant le schéma traditionnel de la division sexuelle du travail. Une thèse centrale qu'elles brandiront jusqu'à la votation de 1971, laquelle inscrit alors le suffrage féminin dans la Constitution helvétique. Alors même que l'échec de la votation de 1959 laissait présager d'une avancée progressive sur la question du suffrage universel , quels sont les arguments en défaveur de l'égalité de vote mobilisés par Hedwig Meier ? Ce courrier, dont l'auteure souligne le caractère privé, promeut la notion de statu quo, autre concept omniprésent dans les discours caractéristiques des anti-suffragistes. Si cette position a d'abord séduit une part importante de la population, notamment masculine, les arguments invoqués vont progressivement perdre en force à partir des années 60 pour aboutir à la dissolution des associations anti-suffragistes au lendemain des votations de 1971. Nous tenterons de restituer le contexte socio-culturel dans lequel émergent les premières revendications féministes sur le territoire suisse pour nous concentrer ensuite sur les rapports de classes qui sous-tendent implicitement les enjeux. L'analyse permettra en outre de situer le débat helvétique en regard des positions voisines et des pressions qu'implique, à l'international, un tel décalage. Enfin, nous évoquerons le caractère paradoxal d'une mobilisation féminine, témoignant alors d'un engagement politique personnel pour justement contester leur propre accès à la scène politique. Une contradiction dont, nous le verrons, elles avaient pleinement conscience .
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Essai Scientifique de l'année 2016 dans le domaine Histoire de l'Europe - L'après-guerre en Europe, note: 18,5, Université de Fribourg - Universität Freiburg (Schweiz) (Faculté des Lettres, Chaire d'Histoire contemporaine), cours: Analyse documentaire, langue: français, résumé: Le 3 novembre 1965, Hedwig Meier, interpellée par le soutien du conseiller fédéral Friedrich Traugott Wahlen au suffrage féminin, s'empare de sa plume pour lui exprimer un désaveu dont la fermeté n'a d'égale que la courtoisie. Si les suffragettes tentent alors laborieusement de moderniser le statut juridique des femmes dans le pays, les opposantes au droit de vote, de leur côté, défendent avec un zèle grandissant le schéma traditionnel de la division sexuelle du travail. Une thèse centrale qu'elles brandiront jusqu'à la votation de 1971, laquelle inscrit alors le suffrage féminin dans la Constitution helvétique. Alors même que l'échec de la votation de 1959 laissait présager d'une avancée progressive sur la question du suffrage universel , quels sont les arguments en défaveur de l'égalité de vote mobilisés par Hedwig Meier ? Ce courrier, dont l'auteure souligne le caractère privé, promeut la notion de statu quo, autre concept omniprésent dans les discours caractéristiques des anti-suffragistes. Si cette position a d'abord séduit une part importante de la population, notamment masculine, les arguments invoqués vont progressivement perdre en force à partir des années 60 pour aboutir à la dissolution des associations anti-suffragistes au lendemain des votations de 1971. Nous tenterons de restituer le contexte socio-culturel dans lequel émergent les premières revendications féministes sur le territoire suisse pour nous concentrer ensuite sur les rapports de classes qui sous-tendent implicitement les enjeux. L'analyse permettra en outre de situer le débat helvétique en regard des positions voisines et des pressions qu'implique, à l'international, un tel décalage. Enfin, nous évoquerons le caractère paradoxal d'une mobilisation féminine, témoignant alors d'un engagement politique personnel pour justement contester leur propre accès à la scène politique. Une contradiction dont, nous le verrons, elles avaient pleinement conscience .