Quand, le 31 mars 1994, meurt Léon Degrelle à 87 ans, c'est une icône de l'extrême droite européenne qui disparaît. Dans les années 1930, il avait fondé le mouvement fascisant Rex, qui bouleversa le paysage politique de la Belgique. « Collabo » ardent durant la guerre, il s'engagea en 1941 dans la légion SS Wallonie qu'il finit par diriger.

Derrière le sourire de celui que les foules surnommaient le « Beau Léon », se dissimulait une personnalité aux multiples facettes : gamin ardennais débordant d'énergie ; étudiant en droit bagarreur ; militant de l'Action catholique de la jeunesse belge et monarchiste de conviction ; journaliste et patron de presse novateur ; tribun infatigable et leader pugnace ; volontaire fanatique sur le front de l'Est ; prétendu ami de Hergé et inspirateur de Tintin ; enfin, négationniste virulent et intarissable affabulateur.

Cette première biographie complète du « Führer des Wallons » s'appuie sur une masse considérable d'écrits : ses articles, pamphlets et mémoires, ses innombrables interviews écrites ou filmées, et surtout la presse de son temps, notamment celle que lui-même a lancée. Sans a priori, mais sans complaisance, elle brosse le portrait d'un homme qui, jusqu'à son dernier jour, soutiendra que Hitler lui aurait dit : « Si j'avais un fils, je voudrais qu'il fût comme vous »...