Erhard Loretan : les 8.000 rugissants

« Nous continuons comme ça sur cinquante mètres, tête baissée en signe d'obstination. Et puis soudain, il n'y a plus rien au-dessus, que le ciel. Je sens une boule dans ma gorge, des larmes dans les yeux. Il est 14 h 30, je suis au sommet de l'Everest, au sommet de la terre. Joie, pleurs de joie. Au cours d'une vie, il y a de très rares moments de plénitude, des instants où l'homme ne désire rien d'autre que ce qu'il a. Le bonheur tient dans ces secondes d'équilibre. Nous resterons une heure à contempler ce monde dont nous sommes les rois. »

Itinéraire vertigineux que celui d'Erhard Loretan, qui le conduit des Préalpes fribourgeoises aux sommets himalayens, de la Dent-de-Broc (1 829 m) au Kangchenjunga (8 586 m). Le 5 octobre 1995, le Suisse Erhard Loretan est devenu le troisième homme à avoir gravi les quatorze 8 000 de la planète. Jolie performance pour quelqu'un dont la longévité tenait, à 16 ans, du miracle ! Pour la première fois, il a décidé de se raconter.

La première édition des « 8 000 rugissants » était parue en 1996, alors qu'Erhard Loretan était en pleine gloire. Cette nouvelle édition permet de revenir sur la trajectoire de ce formidable alpiniste, qui s'est tué le 28 avril 2011 au Grünhorn, le jour de ses 52 ans. En fin d'ouvrage, quelques pages résument les années, parfois tragiques, qui vont de 1996 à 2011.