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L'ouvrage aborde le dialogue d'Akhmatova avec les poètes russes et européens, il réunit des traductions de poèmes inédits d'Akhmatova et des réflexions sur la façon de traduire sa poésie. Il témoigne de sa réception en Europe et en Russie aujourd'hui et s'ouvre sur le rayonnement de l'héritage akhmatovien par les voix de poètes contemporains.
À partir de la figure centrale d'Anna Akhmatova, emblématique de l'âge d'argent russe, à travers les complexes rapports d'opposition et de filiation que la poésie russe entretient avec l'Europe depuis le début du XIXe siècle, des chercheurs, des poètes, des traducteurs s'interrogent sur l'existence d'une « poésie européenne », unifiée par le regard de celle qui, de son pays à la frontière de deux continents, y est à la fois extérieure et en est très profondément l'héritière. Les notions comparatistes traditionnelles d'analogie, de parenté et d'influence se laissent préciser et affiner au regard d'une uvre composée comme un immense chur accordé selon de nouvelles lois et faisant de la parole poétique une source, voire la seule, de l'existence, dépassant peut-être ainsi toute notion de poésie nationale pour toucher à l'universel.
Les contributions de chercheurs comparatistes ou slavisants, français et russes, s'organisent selon plusieurs axes Akhmatova en dialogue avec les poètes européens ; Akhmatova comme poète européen ; les questions de traduction et de transmission mais l'ouvrage inclut également les témoignages de poètes et d'intellectuels au sujet de leur rencontre avec Akhmatova ou à travers la lecture de ses vers. Il propose également de nouvelles traductions d'Akhmatova en français. Enfin, des poèmes inédits d'auteurs européens contemporains qui ont composé sous l'inspiration akhmatovienne témoignent de l'écho européen d'une voix contre laquelle la censure s'est acharnée sans l'étouffer et qui reste un surgeon toujours fécond dans la lignée de la poésie la plus existentielle.
Auteur
Tatiana Victoroff, originaire de Sibérie, a soutenu sa thèse sur « La renaissance du genre du Mystère dans les littératures anglaise et russe du XX siècle » à l'université de Moscou (Lomonossov). En France depuis 2000, elle a enseigné la langue et littérature russe à l'ENS de Lyon, et est depuis 2004 maître de conférences en Littérature comparée à l'université de Strasbourg. Elle consacre l'essentiel de ses travaux aux avatars du genre du mystère de Mallarmé à Brodsky, au dialogue des poètes russes et européens, et à la littérature de l'émigration russe.
Contenu
Contenu : Tatiana Victoroff : Avant-propos. Des « voix qui s'appellent l'une l'autre » : une poésie du dialogue Christophe Imbert : « Ici où se promènent nos ombres / Sur la Néva, sur la Néva, sur la Néva ». Ombres du fleuve, mélancolie de la ville, Enfer moderne, de Baudelaire et Eliot à Akhmatova Tatiana Victoroff : Spleen et Nostalgie : Anna Akhmatova en dialogue avec Baudelaire Olga Ushakova : « A word which is not mine »: T. S. Eliot's The Waste land and Akhmatova's Poem without a Hero Michèle Finck : Poétique comparée du Requiem d'Akhmatova et du Requiem de Jaccottet Grigory Krouzhkov : « Je serai la plus malheureuse » : Yeats et Akhmatova Alexandre Medvedev : « Pur espace de roses s'épanouissant infiniment » : Anna Akhmatova et Rainer Maria Rilke, poètes métaphysiciens Nicolas Schwaller : La nature dans l'univers poétique d'Akhmatova. Dialogue européen et outre-Atlantique (Noailles, Rilke, Dickinson) Élisabeth Kaess : « Sans le bourreau et l'échafaud / Il n'y aurait pas de poète sur terre ». Une résistance poétique européenne : Anna Akhmatova, Paul Celan et René Char Véronique Lossky : Les figures d'Akhmatova et de Tsvetaeva dans le contexte poétique européen Michel Aucouturier : La « Cassandre » de Mandelstam : Anna Akhmatova Hélène Henry-Safier : « Mythe d'octobre » : remarques sur la mythopoétique dans la poésie lyrique d'Innokenti Annenski Jean-Marc Bordier : Rencontres avec Anna Akhmatova ou comment j'ai commencé à traduire de la poésie Carlo Riccio : Réflexions sur la traduction du « Poème sans Héros » Jean-Louis Backès : Traduire les jeux du rythme ? Laura Toppan : « La plus belle fleur du vers russe » : Renato Poggioli traducteur d'Anna Akhmatova en Italie Natalia Kraineva : L'uvre d'Anna Akhmatova : particularités de la textologie et problèmes de publication Yves Bonnefoy : « OUI, JE LE PEUX » Marco Sabbatini : Anna Akhmatova et la Communauté européenne des écrivains dans les années 1960 Alexandra Smith : The Muse of Lament or the Muse of Compassion? The Reception of Anna Akhmatova in Great Britain Anatoliï Naïman : Anna Akhmatova dans les années 1910 du XXIe siècle en Russie Mario Luzi/Hans Werner Richter/Mikola Bazhan/Anatoliï Naïman : Souvenirs d'Italie : réception du prix Etna Taormina Boris Anrep/Lydia Tchoukovskaia/Iouri Annenkov : La Toge de Newton : remise du titre de docteur honoris causa à Oxford Iouri Annenkov/Georges Adamovitch/Victor Franck/Nikita Struve : Rendez-vous avec Paris Poèmes 1919-1922 ; 1942-1943. Traduits par Hélène Henry-Safier Poèmes des années 1930-1950 Poèmes 1920-1960. Traduits par Véronique Lossky Poèmes 1957-1959. Traduits par Jean-Louis Backès Poèmes 1960-1963. Traduits par Nikita Struve Poèmes 1962-1964. Traduits par Georges Nivat Strophes écartées du « Poème sans Héros ». Traduites par Marion Graf Pier Paolo Pasolini : « Quasi alla maniera dell'Achmatova, per lei » Jarosaw Iwaszkiewicz : « Modo », « Premio Taormina » Ingeborg Bachmann : « Wahrlich » Paolo Bertolani : « Arietta elementare su un verso di Anna Achmàtova » Jean-Yves Masson : « Conversation à Voronèje » Michèle Finck : « Balbuciendo ».